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LA FRANCE EPINGLEE POUR SON RETARD SUR LES RENOUVELABLES

Dernière mise à jour : 30 sept.

La Commission européenne de l’énergie a rappelé à l’ordre l’État français mercredi dernier, celui-ci n’ayant pas atteint ses objectifs intermédiaires en termes de production d’énergie de source renouvelable pour l’année 2023. Ce rappel intervient alors que la France a déjà été épinglée plusieurs fois pour son incapacité à respecter les quotas fixés par Bruxelles.


La commissaire européenne à l’Énergie, Kadri Simson, à demandé à la France de revoir à la hausse ses cibles de productions d'énergies renouvelables d'ici à 2030, sous peine de sanctions.
 

DES OBJECTIFS FIXES EN DESSOUS DES ATTENTES EUROPEENNES


La France avait initialement pour objectif d’atteindre 23 % d’énergies renouvelables dans sa consommation finale d’ici 2020. Encore aujourd’hui, ce seuil n’a pas été atteint, poussant la Commission européenne à renouveler ses rappels à l’ordre. En décembre dernier, Bruxelles avait déjà dénoncé la stratégie française, notamment à travers son Plan national intégré énergie-climat (Pniec), qui ne prévoit que 33 % de renouvelables d’ici 2030, une cible bien en dessous des 44 % exigés par la directive de 2018.


Cette divergence entre la France et les objectifs européens n’est pas nouvelle. Le gouvernement français semble sous-estimer l’importance d’accélérer la montée en puissance des énergies renouvelables, tandis que la majorité des pays de l’Union ont déjà amorcé une transformation de leurs systèmes énergétiques. Le retard de la France sur ces objectifs soulève, aux yeux de l’UE, des questions sur la capacité du pays à atteindre les cibles climatiques européennes, en particulier à l’aube de 2030.

 


UNE ENERGIE « DECARBONEE » PLUTÔT QUE « RENOUVELABLE », SE DEFEND LA FRANCE


Face aux critiques croissantes de Bruxelles, la France défend une approche différente, mettant en avant son parc nucléaire qui produit une électricité largement décarbonée. En insistant sur cette spécificité, Paris plaide pour que son énergie nucléaire soit prise en compte dans les calculs européens de réduction des GES. Même si le nucléaire n’est pas considéré comme une énergie renouvelable, il contribue fortement à la baisse des émissions, argue le gouvernement français.


En adoptant cette ligne de défense, la France remet en question la pertinence des objectifs purement basés sur les énergies renouvelables. Le gouvernement estime que le nucléaire doit être valorisé pour ses atouts environnementaux, même s’il ne fait pas partie du portefeuille des renouvelables. Cette distinction entre « décarbonation » et « renouvelable » souligne un désaccord fondamental entre Paris et Bruxelles sur la meilleure stratégie à adopter pour réussir la transition énergétique.

 


UN RISQUE DE SANCTIONS INFLIGEES PAR L’UE?


Ce bras de fer, qui relance le débat de la place que doit avoir le nucléaire dans la transition énergétique, fait peser une pression sur la France qui refuse de compenser son retard en achetant des volumes de production renouvelable à d’autres États membres, comme le prévoit la directive européenne. Cette situation de tension avec l’UE expose la France à des sanctions et pourrait, à terme, compromettre ses relations avec Bruxelles, notamment sur la mise en œuvre de futures politiques énergétiques.


Pour autant, Paris ne semble pas prêt à infléchir sa position. Profitant du regain d'intérêt pour le nucléaire dans certains pays européens, la France espère rallier d’autres États à sa cause pour modifier les objectifs de renouvelables en objectifs de décarbonation. Cela pourrait redéfinir les règles du jeu à l’échelle européenne, mais la France prend un pari risqué, tant les États membres sont aujourd’hui divisés sur la question du rôle du nucléaire dans la transition énergétique.

 

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